Tout savoir sur l'eau

Avec 142 litres par habitant et par an, les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’eau en bouteille d'Europe. Les raisons de ce succès ? Une méfiance grandissante pour l’eau du robinet, mais surtout des campagnes de publicité qui insistent sur un atout de l'eau en bouteille : leurs minéraux.

Calcium, magnésium et potassium sont les principaux arguments de vente des distributeurs d’eau. Ce sont aussi les principaux critères utilisés pour juger du "potentiel santé" d’une eau de source ou d’une eau minérale.

Les vieux critères de la minéralité ne permettent plus de choisir l’eau dont votre organisme a besoin. Voici les clés d’une toute nouvelle approche de l’alimentation : son caractère acidifiant ou basifiant.

Cette acidité n’a rien à voir avec le goût de l’eau, elle dépend directement de sa composition minérale. Ce que nous mangeons va avoir tendance à acidifier notre organisme. Nos aliments contiennent des minéraux qui tendent à acidifier ou à alcaliniser l’organisme.

Dans le premier camp, on retrouve le soufre, le phosphore et le chlore. Du côté des ions basifiants : le calcium, magnésium, sodium et potassium. Les principaux aliments acidifiants sont les viandes ou les fromages et les céréales. Chez les aliments basifiants, on retrouve les fruits et légumes. Un environnement trop acidifiant peut avoir des conséquences graves sur la santé.

Près de 2 Français sur 3 boivent régulièrement de l'eau du robinet. La qualité de cette eau a progressé depuis 10 ans, mais de nouveaux polluants menacent.

En 2002, 95% des eaux étaient conformes à la limite de 50 mg de nitrates par litre, la situation la plus médiocre concernant le Pas-de-Calais, le Calvados, l'Eure-et-Loir, le Cher. Côté pesticides, 99% des mesures réalisées n’ont pas trouvé de résidus ou inférieurs à la limite réglementaire ; reste 9% de la population a été alimentée en 2003 par une eau du robinet dont la qualité a été au moins une fois non-conforme.

Une étude américaine a détecté 260 contaminants dans l’eau du robinet. La moitié n’étaient pas réglementés. Mais existe-t-il un risque à boire de l’eau du robinet ?

Il existe des contrôles avec des valeurs maximales à ne pas dépasser. On obtient alors un risque acceptable. A l’échelle européenne, c’est le cas si, pour une concentration donnée, on a une chance sur un million d’être malade. Pour les risques connus, il n’y a pas de danger à boire de l’eau du robinet.

Vous connaissez la publicité : on boit, on élimine. De l’eau, des minéraux bien sûr, mais aussi dans l’esprit du public, des kilos… Qu’en est-il réellement ?

Aucune étude ne permet de dire qu’en consommant des eaux minérales, on perd du poids. En 1996, une étude a bien été conduite à Contrexeville auprès de 175 curistes. Les résultats préliminaires concluent à une perte de poids significative après 1 à 3 semaines chez la plupart des volontaires. Mais les auteurs de l’étude se gardent bien d’attribuer ces résultats à la consommation d’eau : ils sont dus en réalité au respect d’un régime alimentaire amorcé sur place.

Les eaux minérales ne font pas maigrir. Mais certaines d’entre elles (Hydroxydase, Hépar, Contrex, Badoit) sont riches en calcium et magnésium. Elles devraient être consommées dans le cadre d’un régime amaigrissant pour prévenir les déficits en minéraux qui sont fréquents lorsqu’on consomme moins de 1 700 kcal/j. Par ailleurs, le magnésium est un calmant qui peut aider à contrôler les envies impérieuses de nourriture liées au stress.