Le scandale de la vitamine D

Les apports de la vitamine D semblent sous-évalués en France. Pourtant, cette "vitamine du soleil" est un allié contre certaines maladies, comme le cancer.

Des milliers de décès prématurés pourraient être prévenus si les déficits en vitamine D qui touchent plusieurs millions de Français étaient activement corrigés. Les pays développés eux-mêmes préconisent des doses trop basses en vitamine D.

Plus de 90% des besoins en vitamine D sont issus de l’exposition habituelle au soleil. Lorsqu’on s’expose en été en maillot au soleil suffisamment longtemps, on produit autant de vitamine D que l’on en recevrait en avalant 10 000 à 25 000 UI (Unités Internationales) de vitamine D2.

On reçoit aussi un peu de vitamine D de l’alimentation même si très peu d’aliments en renferment : c’est le cas des poissons gras comme le saumon, le maquereau, le hareng, qui contiennent 400 à 800 UI pour 100 g. Les coquillages peuvent apporter 200 à 300 UI, des sardines en boîte autour de 100 UI.

Ses bénéfices sont nombreux : dans la lutte contre l’ostéoporose, des analyses montrent qu’il est possible de prévenir les fractures de la hanche et non vertébrales en augmentant l’apport de vitamine D. Des doses inférieures ne sont pas efficaces, donc les recommandations françaises pour les plus de 65 ans sont sous-évaluées.

Dans le domaine des cancers, il existe des preuves que la vitamine D est un inhibiteur puissant des tumeurs. Elle peut « ordonner » à des cellules précancéreuses de se comporter comme des cellules saines. Elle favorise la destruction des cellules cancéreuses et freine leur prolifération.

Si les îles britanniqes recevaient autant de soleil que la Floride, elles auraient 22 000 morts de moins par cancer chaque année !

Or, il apparaît que dans les pays francophones, les recommandations pour la vitamine D sont trop basses. Qu’il s’agisse de la France, de la Belgique, de la Suisse, ou du Canada, le diagnostic est le même : manque très inquiétant de vitamine D, en particulier d’octobre en avril.

En France, les déficits en vitamine D concerneraient en hiver 75 % des citadins, ce qui les expose à un risque plus grand de fragilité osseuse et de maladies chroniques. Parmi les raisons de cette méfiance, il y a bien sûr les risques de mélanome et de cancers de la peaux ; mais l’exposition au soleil, en se protégeant de manière adéquate, est nécessaire (à raison de 15 à 30 minutes par jour pendant 4 semaines, on multiplie par 3 à 4 le niveau de vitamine D).

Et pendant les périodes de grisaille, on ne peut que conseiller certains suppléments en vitamine D3 et… l’huile de foie de morue !