Fast-food et kilos rapides

Un cinéaste américain s'est filmé pendant un mois en prenant tous ses repas chez McDonald's. L'exemple... de ce qu'il ne faut surtout pas faire !

C'est quand son médecin lui a conseillé de s'arrêter que Morgan Spurlock a compris qu'il tenait là un bon sujet. Le cinéaste américain avait décidé de manger chez McDonald's matin, midi et soir pendant un mois pour observer sur son propre corps le résultat d'une surconsommation de fast-food. Désireux d'enquêter sur les habitudes alimentaires de ses compatriotes, le kamikaze de la junk-food est parti interviewer avec sa caméra des nutrionnistes chevronnés et autres professionnels de la santé, donnant aussi au passage la parole aux obèses.

Courageux mais pas cinglé, Spurlock s'était entouré de trois médecins (un généraliste, un cardiologue et un spécialiste du foie). Une fois les premières palpitations cardiaques présentes, ses résultats sanguins commençant à afficher un taux de cholestérol désastreux, l'équipe médicale a bien essayé de le dissuader mais rien n'y a fait, pas même les récriminations de sa petite amie qui se plaignait de sa soudaine chute de vigueur sexuelle ! Il lui faudra huit mois pour en revenir et perdre complètement ce qu'il avait accumulé en un mois seulement.

Le trentième jour, Morgan Spurlock a mis un terme à son aventure, affichant sur la balance un gain de 13 kilos, un foie abîmé, et de nombreux ennuis métaboliques en perspective. Il avait tout fait pour en arriver là, en se fixant durant son tournage certaines règles propres aux habitudes de consommation des boulimiques. Si on lui proposait en caisse un menu Super Size, il l'acceptait systématiquement. Il faut savoir que l'équivalent français, le Maxi Best-of, est un nain en comparaison du litre de boisson soda et de la portion de 200 grammes de frites servies outre-atlantique. Et pour parfaire le tableau, Spurlock s'était promis de goûter à toute la carte de McDonald's sans aucune exception.

Primé dans plusieurs festivals, le documentaire a bénéficié d'un large écho lors de sa sortie en salles en juin 2004, portant ainsi sous les feux des projecteurs un débat dont les multinationales du fast-food aimeraient mieux se passer. McDonald's a supprimé l'option Super Size de ses menus, jurant au passage que la mesure n'avait rien à voir avec le film